Homevideo : quand nouvelles technologies riment avec tragédie

Cela doit être la première fois que je parle ici d’un téléfilm, mais il me semble que celui-là en vaut vraiment la peine ! Il s’agit donc du téléfilm Homevideo de Kilian Riedhof, diffusé sur Arte le 19 août 2011. Il doit être possible de se le procurer en ligne sous forme de DVD ou autre…

Couverture du DVD « Homevideo »

La thématique de base aurait pu me faire fuir.
Avec un scénario concernant des adolescents, il y a toujours un risque de sombrer dans le potache et les caricatures…

Mais ici nous avons à faire à un téléfilm poignant, véritable tragédie moderne.

Le scénario est assez simple.
Le personnage principal est un adolescent un peu réservé, supportant tant bien que mal les disputes de ses parents sur le point de se séparer et secrètement amoureux d’une de ses camarades d’école qui pour son plus grand bonheur semble aussi s’intéresser à lui et faire les premiers pas…

Comportement irrationnel que l’on peut avoir à cet âge et même plus tard en matière de sexualité… il utilise sa caméra numérique pour se filmer en train de se masturber (scène du début du téléfilm que pourra choquer certains…).
La vidéo finit malheureusement entre les mains malveillantes d’un de ses « camarades » d’école et par être diffusée sur internet en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.

Le jeu des comédiens est parfait et on observe estomaqué comment ce qui aurait dû être un non-événement de la vie intime d’un adolescent se transforme en véritable calvaire dont aucune échappatoire semble exister du fait du côté viral et incontrôlable des réseaux numériques.

Le réalisme absolu de la mise en scène nous fait sentir sans ménagement toute la violence psychologique de la situation qui pourrait broyer sans difficulté nombre d’adultes, alors un adolescent…

L’objet de ce téléfilm n’est absolument pas de diaboliser internet et les réseaux numériques mais bien de nous démontrer les réels nouveaux dangers qui les accompagnent, revers de la médaille source de nouvelles tragédies, propres à notre ère numérique.

Bref, un téléfilm à voir mais apprêtez-vous à être quelque peu secoué !