Conférence de Natalia Manzourova, liquidatrice de Tchernobyl
Le samedi 23 avril 2016 à Plœmeur, nous allons « fêter » comme il se doit les 30 ans de la catastrophe de Tchernobyl. Le tout en fort bonne compagnie.
Rares sont les années où le nucléaire nous ne donne pas matière à célébrer un anniversaire entre accidents, essais nucléaires ou utilisations volontaires sur des civils (on dit merci à l’oncle Sam).
Mais cette année est particulièrement riche, en marquant coup sur coup, les 5 ans de Fukushima le 11 mars dernier et les 30 ans de l’accident de Tchernobyl, le 26 avril prochain.
Aussi le 23 avril à Plœmeur, nous organisons une conférence durant laquelle interviendra Natalia Manzourova.
Venant de Russie, elle nous parlera de trois accidents nucléaires majeurs : Mayak, Tchernobyl et Fukushima.
Avec sa double casquette de liquidatrice à Tchernobyl et radiobiologiste, le témoignage de Natalia Manzourova promet d’être très riche.
Pour vous donner une idée, vous pouvez déjà lire son article De la « Tracée » à la « Zone », publié sur cairn.info.
Évidemment, Natalia ne vient pas de Russie exclusivement pour intervenir à Plœmeur, mais fera une tournée en France avec d'autres dates programmées en Bretagne. Cette tournée est organisée par une autre « personnalité » du nucléaire, Nadejda Kutepova, qui accompagnera Natalia.
Nadejda milite pour la défense des droits des victimes de Mayak et vient d’obtenir l’asile en France.
En effet, elle a dû fuir la Russie où elle était menacée comme de nombreux autres militants et militantes.
Vous pouvez en savoir un peu plus sur elle, et même la soutenir en cliquant ici.
Aussi, nous avons souhaité élargir le thème de notre conférence en abordant le sujet des droits humains dans la « démocratie », façon Poutine.
À l’initiative du groupe local lorientais d’Enercoop Bretagne, cette étape se fait en partenariat avec Amnesty International et la Cimade, et dans la « tribu » des assos écolos : Bretagne Énergies Citoyennes et Tarz Héol.
La tournée est par ailleurs soutenue par le réseau Sortir du nucléaire, qui chapeaute de nombreuses autres actions durant l’année.
Je vous donne donc rendez-vous le samedi 23 avril à 15 H à l’Océanis de Plœmeur.
L’accident de Mayak dont il sera traité est bien moins connu que Tchernobyl et Fukushima.
Aussi, pour vous éclairer un peu, voici un extrait du texte d’explication lisible sur notre affiche, et que l’on doit à Régine, une militante de Rennes :
« Si la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986 est dans toutes les mémoires, celle qui survint dans l’usine de Maïak en 1957 demeure peu connue du grand public.
Pourtant, c’est peut-être la catastrophe la plus grave de l’histoire de l’industrie nucléaire.
Elle se déroula dans une « ville fermée » de Russie, construite en 1945 au pied de l’Oural afin d’accueillir un complexe nucléaire doté d’une usine de production de plutonium. En pleine guerre froide, la course à l’armement nucléaire conduisit l’URSS à faire exploser dès 1949 sa 1ʳᵉ bombe atomique chargée au plutonium de Maïak.
En 1957 un défaut de refroidissement entraîne l’explosion d’un réservoir de stockage de déchets, libérant dans l’environnement une quantité massive d’éléments radioactifs, contaminant gravement les populations locales et polluant pour l’éternité les villages, sols, lacs et rivières environnants.
Dissimulé par les autorités soviétiques, ce désastre ne commença à être connu du public qu’à partir de 1976.
On connaît cette catastrophe sous le nom du village voisin Kychtym, ou de la capitale régionale Tcheliabinsk, car, malgré ses 80 000 habitants, la ville secrète dut attendre 1994 pour recevoir un toponyme : Oziorsk. »
Ajout du 29 avril 2016 : ci-dessous une photo de Natalia Manzourova, prise durant la conférence par Christian d’Amnesty International :