L'argent citoyen et son impact sur le climat

Mardi prochain avec Bretagne Énergies Citoyennes, nous participons au mardi du Conseil de Développement du Pays de Lorient sur le thème de "L’argent citoyen". L'occasion de revenir sur l'importance de ce que nous faisons de notre épargne et son empreinte sur le climat.

Infographie : importance des placements financiers sur notre empreinte carbone

Si vous êtes dans le coin, mardi prochain à 18h30 à la maison des associations de Guidel vous pourrez assister au mardi du CDPL consacré ce mois de janvier 2016 à l'"argent citoyen".

J'y contribuerai avec quelques camarades à la présentation du projet OnCIMè.
Nous y serons en bonne compagnie avec la présence à nos côtés de l'association Blé noir, porteuse de projet de monnaie locale lorientaise et de représentants locaux de la Nef.

Je profite de cet événement pour revenir sur un article publié il y a peu sur le site Mr Mondialisation présentant une étude réalisée par la RTBF comparant les différentes origines de notre empreinte carbone. Si cette étude parle de nos voisins belges, les chiffres doivent être sensiblement les mêmes pour la population française.

On y remarque que si notre consommation quotidienne a évidemment son importance, ce sont notre activité professionnelle et encore plus notre épargne qui ont l'empreinte carbone la plus significative. Voilà qui peut paraître contre-intuitif et qui va à rebrousse-poil des messages nous incitant aux éco-gestes aux effets parfois contre-productifs...

Évidemment, on fait dire aux chiffres ce que l'on veut et on pourrait répliquer que si les banques investissent dans les énergies fossiles, c'est qu'en bout de chaîne il y a des consommateurs qui les achètent directement ou indirectement via les productions qu'elles permettent.

Idem pour la pollution générée par les entreprises.
Pour qu'elles vivent, il faut bien que nous consommions leurs produits & services... 

« Quand on pense qu’il suffirait que les gens n’achètent plus pour que ça ne se vende pas ! » (Coluche) :-)

Mais d'un autre côté, être particulièrement vertueux dans la vie de tous les jours sans prendre en compte la pollution liée à son activité professionnelle ou à son épargne revient à vendre des cigarettes ou investir dans des entreprises en produisant, tout en se félicitant de ne pas en fumer ! Pas très cohérent et totalement inefficace dans le cas du climat qui est un problème forcément global, qu'il nous faut attaquer sur tous les fronts.

De plus, je pense que notre épargne est un des aspects les plus faciles à changer dans notre vie.

Pour notre activité professionnelle, on ne peut pas toujours faire le difficile et d'aucun.e voudrait bien en avoir un de travail, même polluant !

Pour ce qu'il en est de modifier nos consommations personnelles, nous pouvons aussi rencontrer de nombreux freins (sociaux, culturels, pratiques...), et c'est souvent un processus assez long.

Comparer à cela, migrer ses comptes bancaires vers une banque éthique ne demande pas un effort surhumain !

Et au-delà des banques, il existe différentes solutions vous permettant de (re)donner du sens à votre épargne, et dont j'ai déjà parlé dans mon article sur les clubs CIGALES.

Bref, si vous avez la chance d'avoir quelques sous en banque, il ne serait pas idiot de prendre un peu de temps à réfléchir à ce à quoi il leur sert et par quel drôle de tour de magie il "fait des petits" comme on dit :-)

Cela vous évitera peut-être la surprise d'Amnesty International et Handicap International découvrant que leur assureur finançait les bombes à sous-munitions, qu'elles combattent par ailleurs !

À bon entendeur...