Innovation et sortie de crises

Présentation de la vidéo de la formation ouverte à l'"excellence en innovation et progrès humain" proposée en 2012 par Marc Giget, président de l'Institut Européen de Stratégies Créatives et d'Innovations.

Tout d'abord, il me faut rendre à César ce qui appartient à François Siegel , car c'est via son article In crisis veritas que j'ai découvert ces vidéos issues d'une formation que Marc Giget a donnée le 11 décembre 2012.

Les trois vidéos assemblées durent environ deux heures mais je vous invite à prendre le temps de les visionner, car elles sont très intéressantes et viennent très bien compléter mon article précédant sur l'innovation par la simplicité.

Il s'agit d'une présentation très documentée démontrant le caractère cyclique des crises et des innovations et "nouvelles" tendances qu'elles génèrent.

Rien de nouveau en période de crise ?

On peut retenir l'idée que du fait de la lenteur de maturation des innovations (au moins 15 ans), les nouveaux produits & services émergeant durant les périodes de crise sont le plus souvent basés sur des technologies déjà existantes. Il ne faut donc pas s'attendre à des révolutions technologiques.

Une idée est aussi que les sorties de crise se font via des produits optimisés pour la majorité des consommateurs en combinant efficacité et diminution des coûts de production (et donc de vente).

Il est intéressant de constater que certaines tendances que l'on imagine très actuelles sont déjà apparues lors de précédentes périodes de crise : consommation collaborative, fait maison ("Do It Yourself"), recherche d'efficacité (exemple : voiture consommant moins)...

De nouveaux besoins au 21ième siècle ?

Cependant, s'il est connu que la motivation principale des utilisateurs de plate-forme de consommation collaborative est économique (les motivations écologiques arrivant loin derrière), la simplicité offerte par les outils internet peut en faire des tendances "durables" dans tous les sens du terme.

De plus, elles ont un côté "tendance" qui peut attirer des consommateurs qui n'ont pas vraiment besoin de faire des économies, mais y trouvent un moyen de se valoriser socialement.

Elles ont aussi une dimension sociale en créant du lien entre leurs utilisateurs. Cela correspond à un besoin dans un monde où la mobilité est devenue la norme et où il peut donc être nécessaire de se créer un nouveau réseau social périodiquement.

On peut aussi penser que de plus en plus de citoyen.ne.s ont à l'esprit certains enjeux environnementaux, même s'ils ne dominent pas leurs choix.

Nul n'est prophète en son pays... mais tout cela peut contribuer à rendre plus durables ces pratiques collaboratives, qui ne disparaîtraient donc pas suite à une éventuelle sortie de crise.

Sortie de crise ?

L'idée de "sortie de crise" est d'ailleurs discutable.

En France, je n'ai pas le souvenir d'avoir connu une situation de plein emploi. On peut sans doute remonter jusqu'aux fameuses 30 glorieuses. J'entendais dernièrement un économiste dire qu'il lui semblait utopique de passer en dessous de 7 % de demandeurs d'emploi.

Et même si elles peuvent générer de l’emploi dans les entreprises en faisant un atout concurrentiel, à terme et de manière plus globale, ces innovations basées entre autres sur une amélioration de la productivité ne sont-elles pas source de chômage ?

C'est un peu un cercle vicieux : pour proposer des biens & services moins chers à une population s'appauvrissant (ou en ayant l'impression), on diminue les coûts en diminuant la main d’œuvre, etc.

On peut prédire l'apparition de nouveaux besoins venant utiliser les ressources rendues disponibles pour cette augmentation de productivité. Mais il reste à définir comment cela peut s'adapter aux limites physiques du monde. J'ai lu dernièrement que l'INED envisage une population mondiale de 9,7 milliards d'individus pour 2050, la majorité dans des pays émergents et aspirant à vivre selon les standards de consommation occidentaux...

Visionner la vidéo de cette formation

La vidéo de cette formation est proposée sur Vimeo en trois parties : Approche Globale - Analyse historique dont la crise de 1929 - Perspective pour la crise actuelle.